Notation tonale dans un texte normalisé maninka

Tous les textes en N’ko sont tonalisés, chaque lettre vocalique est dotée d’une marque tonale (placée au-dessus de la lettre). L’absence d’une marque diacritique tonale est aussi significatif : dans la position finale d’un mot, cela désigne un ton haut suivi d’un ton bas flottant (le plus souvent le ton bas flottant représente un article, mais dans certains mots il fait partie de la courbe tonale inhérente) ; dans la position non-finale, l’absence de la marque tonale signifie le ton haut uni.

Lors de la conversion N’ko >> alphabet latin, la notation tonale est transformée automatiquement suivant les conventions formulées dans l’article suivant (pp. 7-10) : Diané, Mamadi & Vydrin, Valentin. Propositions pour l’orthographe du maninka (Guinée). Mandenkan 52, 2014, pp. 3-21. http://llacan.vjf.cnrs.fr/PDF/Mandenkan52/52diane-vydrin.pdf

Les diacritiques tonales utilisées sont :

  • l’accent aigu : á pour le ton haut ;
  • l’accent grave : à pour le ton bas ;
  • l’accent circonflexe pour le ton haut final suivi d’un ton flottant bas, et cela seulement dans les mots où le ton flottant bas fait partie du ton lexical, ex. : jɔ̂n ‘qui ?’, bî ‘dizane’, mîn (marque relative). L’article tonal est représenté par un accent grave sans support segmental : bólo` main.ART.
  • hachek : ǎ pour le ton ascendant. Cette dernière est très rare, seulement dans les mots de quelques classes tonales minoritaires, pour le ton ascendant précédant le ton haut. Le hachek n’est pas utilisé pour le ton ascendant précédant un ton bas, on utilise plutôt l’accent grave, selon le principe : « le ton bas suivi d’un autre ton bas se réalise comme un ton ascendant ».

 

Les règles de notation :

  1. Pour les mots des classes tonales majeures : seul le ton de la première syllabe est indiqué (haut ou bas) et ce quelle que soit la longueur du mot.
  2. Pour les verbes à préfixes, le ton bas est indiqué sur le préfixe et sur la première syllabe de la base verbale : lákà ‘ouvrir’, máfòdo ‘rater’, lábàto ‘respecter’, mábàdi ‘badigeonner’. Si la base verbale est à ton haut, le ton n’est indiqué que sur le préfixe: mádan ‘énumérer’, lála ‘faire coucher’.
  3. Le même principe est appliqué aux participes (dérivés par les suffixes –nɛn ~ -nin, -ta), noms d’actions (dérivés par les suffixes –la et –baa), converbes (le suffixe –tɔ) et certains noms verbaux sans suffixes : lákànɛn ‘ouvert’, máyìdata ‘susceptible à être exposé’, dɔ́jɔ̀sibaa ‘celui qui essuie’, kòko` lájìi` ‘cueillette des noix de coco’. Dans les verbes composés (les types N+V et [N+Pref.]+V), le ton bas est noté sur la première syllabe de la composante nominale et sur la première syllabe de la base verbale: kùnnasìi ‘présider’, kùnkɔdɔtà ‘relever’. Le ton haut n’est pas noté sur la base verbale : kùnla ‘se diriger’.
  4. Le même principe est appliqué aux postpositions composées: ɲáfɛ̀ ‘sur le surface’, bólomà ‘pour, à cause de’.
  5. Il y a en maninka un certain nombre de noms, adverbes, adjectifs dont les schémas tonals divergent des modèles “standards”. Dans la notation tonale de ces mots, on suit le même principe: dans une séquence des tons identiques, seul le premier est indiqué ; dans une séquence “bas – haut – bas”, le ton haut (qui est inséré automatiquement pour délimiter deux domaines tonals) n’est pas indiqué: kɛ̀rɛnnatìya` (la notation complète : kɛ̀rɛ̀nnátìyá`) ‘plante (espèce)’, kɔ̀wùlu ‘loutre’ (la notation complète : kɔ̌wùlú`).